La problématique de l’homosexualité et du lesbianisme en Afrique.
« Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », avait dit Bossuet, car Il est aujourd’hui très difficile de discuter des questions de sexualités en Afrique en mettant en marge l’homosexualité/le lesbianisme sans risque de parcellisation de la réalité socio-sexuelle.
Pour cause, les mœurs et les habitudes sexuelles constituent désormais l’un des aspects des comportements sociaux où l’on peut lire les dynamiques de changement, parfois les plus inattendus. En effet, notre société est entrée dans une ère de révolution et de « libération sexuelle » caractérisée fondamentalement par de nombreuses mutations : montée de la sexualité prénuptiale, développement du marché/commerce sexuel, mais aussi une « percée » de l’homosexualité.
De plus en plus, les hommes comme les femmes choisissent de « vivre différemment leur vie sexuelle et « d’aller à l’encontre » d’une forme d’amour « immorale »devenue traditionnelle et modèle conventionnel». Dans ce sens, c’est une lapalissade que de dire que l’homosexualité en Afrique est sortie du champ des mythes, de l’imaginaire pour désormais tutoyer l’espace public au quotidien, entre clandestinité et visibilité homéopathique. C’est ce qui permet de poser la problématique de l’homosexualité en Afrique où les sociétés sont restées fondamentalement hermétiques, homophobes et hétérosexistes.
L’homosexualité est un terme dont les charges culturelles, idéologiques exigent, pour plus de prudence dans son usage, des éclaircissements. Ainsi, cette communication n’a pas la prétention d’intégrer un camp idéologique particulier (défenseurs/répresseurs), mais veut simplement analyser un type de comportement sexuel en pleine effervescence dans nos sociétés jadis acquises presque exclusivement à la cause hétérosexuelle. La sociologie de la sexualité à ce niveau sera « un travail infini de contextualisation sociale et culturelle, qui vise à établir les relations multiples et parfois méconnues des phénomènes sexuels à d’autres processus sociaux ». Elle permettra une construction sociologique de cette réalité socio-sexuelle en ressortant les logiques d’action qui motivent les personnes impliquées dans ces échanges si particuliers et mystérieux pour le commun africain, la perception de ce « choix sexuel » autant par la société, les systèmes religieux que par les homosexuels eux-mêmes. Ce choix méthodologique se justifie par l’option de saisir dans sa complexité un phénomène aussi marginal : « du dedans » à partir du vécu des homosexuels, et « du dehors » à partir des structures sociales (familles, religions, institutions, etc.). Pour ce faire, une définition opératoire de ce qu’est l’homosexualité, si l’ « on veut se méfier du piège des mots » ou de leur ambiguïté, se révèle être primordiale.
Les perceptions de l’homosexualité sont indissociables des contextes politique, religieux et socioculturel des pays africains.
Plusieurs conceptions de l’homosexualité peuvent être relevées ici. En fonction des structures normatives ou des réseaux de valeurs collectives (us, coutumes, traditions ancestrales) acquises par le processus de socialisation, des croyances religieuses, l’hétérosexualité est devenue le modèle de comportement sexuel dans la plupart des sociétés africaines. Ainsi, l’homosexualité est perçue comme une forme d’anomalie, une pathologie(selon Nicolas Sarkozy), une perversion et une déviance sociale, une perception fondamentalement liée à une « image traditionnelle de la sexualité ». D’après les systèmes religieux (Christianisme, Islam, animistes) cette expérience amoureuse est toujours schématisée comme une sexualité pervertie et déviante qui détournerait alors fondamentalement la créature divine des objectifs assignés à l’acte sexuel : assurer la pérennisation de l’espèce par la reproduction humaine.
Dans les faits, l’homosexualité est généralement perçue comme un échec de socialisation familiale et le rôle des parents est parfois indexé comme principale cause de ce que l’on nomme une dépravation des mœurs, une crise d’identité ou une déviance. L’inquiétude observée chez plusieurs personnes porte sur les chances de pérennisation de l’espèce car les parents réalisent le plus souvent un bonheur de marier leurs enfants et de voir le clan se reproduire. En outre, et comme le disent certains homosexuels, leur comportement sexuel est assigné à une forme de malédiction.
Ce stéréotypage des identités de genre a permis une fonctionnarisation des différents sexes aux tâches précises et principalement dans la vie privée ou domestique en faisant de l’hétérosexualité et du mariage des valeurs instituées en modèles. De façon générale, les religions condamnent les relations homosexuelles qu’elles assimilent à la bestialité car l’hétérosexualité est explicitée comme un des fondements des relations sexuelles en général et du mariage dont le but est d’assurer la procréation. Les représentations sociales de la sexualité sont régies par des principes implicites de perpétuation de la lignée. S’inspirant des écritures saintes, les individus assignent à l’homosexualité le statut de péché à la fois envers Dieu et envers la société.
L’homosexualité est une perversion avilissant la dignité de l’homme dans la mesure où elle détourne les rapports sexuels de leur cadre d’expression (l’union hétérosexuelle) et de leur but principal, à savoir la procréation.
Dans les milieux religieux, les réactions face à l’homosexualité varient d’un milieu à un autre. Il y a notamment le cas où les individus étaient exposés en plein office religieux lorsqu’ils étaient soupçonnés d’homosexualité et cela pouvait se poursuivre par l’excommunication des fautifs. La société religieuse chrétienne est hostile, réfractaire à l’homosexualité, et cela pour des raisons dogmatiques. L’homosexualité sera, de ce fait, considérée comme un péché "contre-nature", parce que condamnée par la bible (Genèse 19 : 24-25 ; Lévitique 18 : 22 ; Juges 19 : 23-25 ; Lévitique 20, 13 : 15-16).
Cet état de choses développe chez certains homosexuels la culpabilité sociale, celle-ci naît du reproche que l’homosexuel fait à la société de ne pas l’accepter tel qu’il est. La culpabilité sociale c'est ce sentiment désapprobateur que porte l’homosexuel sur sa société, laquelle refuse de reconnaître et d’accepter son orientation sexuelle, parce qu’elle suppose qu’il ne parvient pas à s’ouvrir à une altérité, à désirer un partenaire d’un autre sexe que le sien.
De toutes ces sanctions négatives de la société Africaine un constat se dégage : on est loin des affirmations de Agacinski qui pense que «l’opinion commune se réconcilie toujours avec l’homosexualité dès lors qu’on lui parle d’amour et d’amitié. Elle s’émeut, elle approuve. Ce qui l’inquiète, c’est la transgression de la loi, la sodomie et la multiplication des partenaires». Il se peut que cela soit vrai pour la société française ou les sociétés occidentales en général, mais dans certaines sociétés, autres qu'Africaines, l’homosexualité est un facteur de dysfonctionnement et de désordre social.
En Afrique, la majorité des groupes tribaux considèrent l’homosexualité comme une déviance, C’est pourquoi, les homosexuels considèrent leur pratique sexuelle comme innée. Cela a pour fonction principale de les dégager de toute responsabilité, s’ils en viennent à être condamnés par leur conscience ou leur entourage ou alors par la religion.
Au Maroc, les religieux ont émis des réserves quant à la multiplication d’actes de pédophilie et de pédérastie à Marrakech, et les propos de quelques Imams ont soulevé un tollé sur l’assimilation de l’homosexualité à la présence seule des touristes européens.
Un article paru dans le New-York Times dans lequel un pasteur américain avait fait la peau à son fils, et dans lequel il disait en Anglais « God hate fags », je serai tenté de dire, que je ne suis pas xénophobe, mais l’homosexualité est un vice, ce pendant les Mariages homosexuels, peut on les accepter ?
Dès lors, ouvrir le mariage aux couples de même sexe transformera le mariage en un simple contrat entre individus. Le risque sera alors de favoriser un repli identitaire et communautaire, bien des Français juifs, chrétiens ou musulmans ne se reconnaissant plus vraiment dans la République. D’ailleurs, en Espagne, le mariage religieux VAUT mariage civil (l’Eglise envoie les papiers aux autorités civiles, nul besoin de passer par la mairie). Cette autonomie explique peut-être la modération de l’opposition au mariage gay en Espagne. La sociologue Irène Théry ne dit pas autre chose : « Comment ne pas se rendre compte que ce qui se joue, à travers le maintien de la mixité du mariage, c’est le mariage civil qui fut aussi une conquête des Lumières ? L’asexué n’aurait qu’une conséquence : renvoyer au seul mariage religieux de continuer à symboliser l’union de l’homme et de la femme ».
Le mariage homosexuel est devenu réalité au Royaume-Uni lundi avec les premières unions «gays», avec le mariage-événément du roi de la pop britannique Elton John.
Somme toutes, Il faut reconnaître que l’homosexualité est un vice, une insulte à la race humaine, cependant elle s’incruste dans nos sociétés comme un bout de viande dans la dent.
Maxime Gorki dans Les Barbares, commente ainsi l’arrivée d’ingénieurs dans une région reculée de Russie: «Ils construisent des chemins de fer, mais l’homme n’a nulle part où aller».
En Ce sens, si la loi ne s’en charge pas, en définissant des normes qui borneront les désirs individuels au nom du bien commun, ce sont les religions qui le proposeront. Pour celles qui confondent le spirituel et le temporel, ce sera au prix du pacte républicain. L’Espagne régionalisée peut sans doute se le permettre, mais la France , et pire encore l’Afrique, ça serait impensable et inadmissible diront quelques intellectuels et religieux.
Et que ces choix, soient aussi compatibles avec la décence, mais l’exclusion nous renverrait à la cruauté, car c’est du devenir de nos propres frères qu’il s’agit. L'homosexualité est une réalité sociale, et chaque individu devra en mesurer l'importance et tenter d'en dégager non une réponse répressive, mais adéquate et humaine pour des millions d'individus qui ont fait leur choix, un choix qui doit être respecté et les contours de leur intégration redéfinie.
Que préférerons-nous ? Peut on bannir les homosexuels qui sont nos frères et nos sœurs de nos sociétés ?
Le mal est fait, pensons à l’avenir, bien que je la considère comme immorale, je ne saurais prêcher un discours violent à l’égard de ces hommes et femmes qui ont fait leur « choix », pourtant, je reste contre le mariage homosexuels qui détruira l’équilibre psychologique d’un enfant, et jettera un discrédit au sens même du terme famille.