Thierry le superbe s’en est allé !
Un coup de bambou, une terrible nouvelle qui me laisse sans voix, qui brise le monde du sport, des médias et le public qui vibrait depuis de longues années sur ses commentaires enflammés, on est muet, consterné. Mon portable sonnait à 22 heures, c’est mon pote Dave Ened qui m’appelle tout ému, avec une voix efflanquée, meurtrie.
Frappé d'une crise cardiaque dans la matinée de mardi, Thierry Gilardi, el magnifico, Thierry le superbe est décédé l'après-midi même. Il avait juste 49 ans. Je me sens abattu, atterré, quel coup de massue, quel coup de poignard, quel glaive brûlant et acéré, et oui, malheureusement pour nous, inconditionnels du foot, forçats du ballon rond et ovale, forçats du beau, de l’éloquence, et surtout friands de la rhétorique, et de la personnalité de Thierry Gilardi, on entendra plus cette voix rocailleuse, cette voix qui nous enfiévrait, cette voix qui passionnait.
Diplômé de Science-Po Paris, il entre au service des sports de la rédaction de France Inter où il se rode aux commentaires en direct des matches de rugby et de foot. Bosseur, volubile et perfectionniste, l'homme séduit par sa voix rocailleuse et ses intonations enthousiastes qui donnent du corps à ses retransmissions. Repéré par Charles Bietry, il entre à Canal +, et devient au fil des ans l'un des commentateurs vedettes de la chaîne cryptée. Sa voix, si particulière, se conjugue désormais avec le regard bleu piscine de son visage botticellien. En 2004, il remplace l'antédiluvien Thierry Roland pour commenter les matchs de foot sur TF1 aux côté de Jean-Michel Larqué.
Thierry, moi je l’ai connu lorsqu’il était à Canal+, je me souvins de ses mots, lignes par lignes, lettres par lettres, oh oui, tel le colibri à gorge rubis, Thierry était unique cet homme nous transmettait une telle passion du foot, une telle envie de suivre un match de foot ou de rugby, oui mes amis, Thierry s’en est allé, le meilleur journaliste sportif français de tout les temps. Sa voix, ses formules et sa spontanéité resteront gravés dans la mémoire du sport et de la télévision. Thierry Gilardi répondait toujours présent lorsqu'il s'agissait de parler de sport et pratiquait volontiers l'humour avec ses confrères. Je me souviens encore de ses commentaires, pendant la coupe du monde 2002, un certain Brésil-Allemagne, lors des JO de 2004 à Athènes, ou récemment lors de la coupe du monde 2006, France vs Brésil, sur le but de Titi Henry, ou sur le but de Ribery face à l’Espagne, et Dimanche 23 Mars, le jour de pâques, dire que je suis resté le matin à la maison pour suivre Téléfoot, en fait pour écouter Thierry Gilardi. Je suis déchiré, je suis transpercé, ma conscience est taraudée, je manque les mots. Quelle affliction, alors que nous nous apprêtions à t’entendre encore ce soir, lors du choc France-Angleterre, sur TF1.
Que Ton âme repose en paix el magnifico.